La remise du Linssen Grand Sturdy Sóleyja
Le moment est enfin venu. Nous sommes sur le point de partir pour Maasbracht afin de réceptionner notre nouveau Linssen Grand Sturdy 40.0 Sedan. Pendant la production, nous avons été régulièrement informés de l’avancement des travaux par des courriels et des photos, et nous sommes impatients de le voir en vrai.
Pouvoir enfin monter à bord de notre bateau, quel sentiment indescriptible
11/03/2021, jeudi
En raison de la pandémie de la covid et des règles applicables, qui diffèrent souvent d’un pays à l’autre, le voyage de la Suisse à Maasbracht n’est pas facile.
La prochaine question ne tarde pas à se poser : Quel point de passage frontalier allons-nous choisir ? Comprendre ou respecter les restrictions liées à la pandémie est très difficile car elles diffèrent selon les pays et régions et changent presque chaque jour. Finalement, nous décidons d’entrer en Allemagne par la France en passant la frontière « verte ». Tant à l’entrée qu’à la sortie de Leymen, des véhicules des douanes françaises sont effectivement à l’affût. Le taux d’adrénaline grimpe brièvement...heureusement, on ne nous arrête pas. En ce moment, les déplacements en France ne sont autorisés que dans un rayon de 30 km de son domicile. Le trajet par Weil fait 28 km. Le passage de la frontière allemande se fait sans problème, tout comme le reste de notre voyage en direction des Pays-Bas. La météo est relativement agitée. Peu avant la frontière hollandaise, un tronçon de l’autoroute allemande est fermé en raison de violentes bourrasques, ce qui cause un embouteillage monstre. Mais, nous persistons et arrivons en soirée à Thorn, à l’hôtel Crasborn, assez fatigués. Nous sommes les seuls clients et le cuisinier nous attend pour le repas. En raison des mesures anti-Covid, nous devons prendre notre dîner dans une suite aménagée à cette fin - c’est que tous les restaurants sont fermés. Après une courte promenade dans la petite ville déserte, nous retournons à l’hôtel. Nous résistons à la tentation de passer au chantier pour jeter un coup d’œil. À contre-cœur toutefois, car nous sommes terriblement impatients. Nous sommes heureux que le voyage aller se soit si bien passé et nous allons nous couchér assez fatigués - demain est le grand jour !
Remise du Sóleyja 12/03/2021, vendredi
Comme nous sommes debout assez tôt et que l’on ne nous attend qu’à 10 heures au chantier Linssen, nous faisons une balade prolongée dans Thorn, la ville blanche, jusqu’à l’eau. Il paraît que les maisons y ont été badigeonnées de blanc pour refléter plus de lumière diurne dans les habitations sombres. Et ce, après que les Français, qui occupaient la région à l’époque de Napoléon, avaient imaginé une taxe sur les fenêtres pour renflouer leurs caisses. Très vite, les habitants, pour ne pas payer trop d’impôt, ont rapetissé leurs fenêtres et blanchi leurs maisons...
Le grand moment est enfin arrivé. À 10 heures tapantes, comme prévu dans le programme du chantier, nous arrivons à la réception de Linssen. On nous conduit immédiatement au « Upper Deck », une terrasse de la halle d’exposition avec vue sur tous les bateaux exposés. C’est à cet endroit que nous avions signé le contrat il y a un an et demi, les mains moites, en nous regardant encore un peu hésitants. Avons-nous raison de faire ça ? À notre retour à Bâle, nos enfants nous ont aidés lors du conseil de famille à prendre conscience de notre projet, même s’il était arrivé un peu par surprise.
Au chantier, nous avons tout d’abord droit à des félicitations pour l’anniversaire de Monica et à un énorme gâteau aux amandes et aux cerises ! Tous sont là : Rennie Hénuy, Fred Spadlo, Yvonne Linssen, Angela van Roy et Paul Smits. Après ce « Kaffee und Kuchen », le grand moment est arrivé : pour la première fois, nous allons sur le Sóleyja. Un sentiment indescriptible que de pouvoir enfin monter à bord de notre bateau, après une attente d’environ un an et demi!
Nous sommes accueillis par l’odeur plaisante du tek. Le bateau est agréablement chauffé et invite à s’attarder. Un bouquet de fleurs décore l’intérieur. Après avoir admiré les lieux brièvement, mais avec attention, nous faisons une visite guidée détaillée avec Paul, l’époux d’Yvonne. Il y a tellement d’informations techniques et pratiques - je suis un peu débordée et espère que Martin comprend et suit mieux que moi. Il a l’air de bien suivre ou fait comme si...
Vers 14 heures, nous déjeunons d’un sandwich avec à nouveau du gâteau au dessert, puis les instructions continuent. Pour couronner la journée, une petite sortie est organisée. Le yacht est extrêmement maniable. Tout se déroule tranquillement et agréablement, même la manœuvre d’amarrage est détendue. Rennie a la gentillesse de nous aider aussi à transporter tout le matériel de la voiture au bateau. Tout est nouveau. Il y a énormément de rangements et nous préférons reporter l’aménagement au lendemain. Nous sentons que la tension accumulée se relâche progressivement et cède la place à l’incrédulité face au fait que le bateau est désormais une réalité.
Après cette journée pleine et intense, nous retournons à l’hôtel, trop fatigués pour un dîner en tant que tel.
Aménagement 13/03/21, samedi
Le samedi matin, nous allons faire les courses car nous voulons prendre le petit-déjeuner sur le Sóleyja. C’est tout de même un sentiment remarquable que de pouvoir emménager sur un yacht aussi parfait et où il n’y a nul besoin de réparer ou d’arranger quoi que ce soit. Nous rangeons alors nos affaires, et j’en suis ravie. Nous discutons du meilleur emplacement pour ranger chaque chose. Nous découvrons toutes sortes de tiroirs et d’armoires. Les possibilités de rangement sur le bateau semblent illimitées. En un rien de temps, tout le contenu de la Volvo, coffre de toit compris, a trouvé sa place. À côté, d’autres plaisanciers préparent leur bateau pour une sortie. Une jeune femme arrange ses cheveux en apercevant son reflet dans nos vitres légèrement teintées. Monica lui fait coucou de la main. Elle continue de se coiffer et ne voit effectivement pas que nous la regardons. C’est le signe évident qu’il est difficile de nous voir derrière ces vitres. C’est bon à savoir ! Dans la soirée, nous retournons à l’hôtel pour la dernière fois et y prenons notre dîner.
Chevaux sauvages 14/03/2021, dimanche
C’est à bord que nous prenons le petit-déjeuner commandé à l’hôtel car nous sommes trop impatients : aujourd’hui, nous allons faire notre première sortie, seuls ! C’est très excitant !
Le départ est donné à 14 heures. Nous passons environ trois heures sur la Meuse, naviguons en direction de Thorn pour atteindre la marina Van der Laan Yachting, notre premier emplacement aux Pays-Bas. Comme nous ne faisons pas assez attention, nous prenons une bifurcation trop tôt et nous retrouvons dans un petit bassin secondaire qui n’est pas très profond - l’alarme tirant d’eau se déclenche. Il ne reste qu’un mètre sous la quille. Pour pouvoir faire demi-tour, nous devons continuer d’avancer dans ce bassin. Autour de nous, de vieux rafiots tout rouillés et une grue décrépite. Notre sang-froid est mis à rude épreuve. Rien que l’entrée dans le bassin relevait du défi : le fort courant de la Meuse nous a sacrément déporté sur le côté lorsque nous pénétrions dans le bras secondaire. Martin réussit, lentement et prudemment, à nous ressortir du bassin. Leçon apprise : Il faut toujours bien planifier sa croisière ! Ce premier trajet nous conduit le long de prairies peuplées d’oies sauvages, de « chevaux sauvages » (qui sont en fait des poneys) et de vaches jusqu’à l’extrémité navigable de l’ancienne Meuse où nous faisons demi-tour. Nous apercevons même des chevreuils. Devant l’entrée du port, Martin s’entraîne encore un peu pour mieux se familiariser avec le pilotage. La manœuvre d’amarrage réussit la deuxième fois et nous sommes ravis d’avoir fait un si beau premier trajet.
Nous prenons le chemin du retour car Rennie, Paul et Yvonne Linssen nous attendent à 17 heures pour la remise définitive du bateau avec apéro. Nécessaire pour cette occasion, le Champagne, offert par Linssen, est au frais depuis longtemps. Une soirée très agréable et détendue, nous avons l’impression que tous sont à l’aise. Après le Champagne, dégustation de la bière (« Chopfab ») que nous avons apportée. Ils ne repartent que peu avant le couvre-feu (alors à 21 heures) sans quoi la soirée se serait sans doute beaucoup prolongée.
Cela aurait été bien agréable, mais nous sommes encore marqués par les événements des derniers jours et donc très fatigués. Nous espérons remettre ça une autre fois.
Soudain, Rennie est là et nous remet un cadre avec une photo de nous trois, prise le jour de la remise du bateau. Il nous demande pourquoi nous restons dans le port et ne sortons pas avec le bateau. C’est le mot d’ordre ! Sans plus tarder, nous larguons les amarres et nous partons nous entraîner un peu sur les plans d’eau. À un appontement, nous nous exerçons aux manœuvres d’accostage des deux côtés. Nous faisons de beaux progrès et lorsque le crépuscule arrive doucement, nous rentrons au port du chantier Linssen. L’accostage se passe très bien et nous sommes confiants quant à notre maîtrise du bateau. Je nous prépare du poulet asiatique aux légumes verts.
Pour prendre un peu l’air, nous repartons le lendemain sur le lac et jetons l’ancre devant Thorn. Le lac atteint une profondeur de 30 mètres et nous dénichons un monticule sous l’eau qui s’élève à 8 mètres sous la surface. Depuis la cabine de pilotage (quelle classe !), je fais descendre l’ancre sous la surveillance de Monica à la proue sous une légère avancée. Au bout de 25 mètres, elle tire déjà et...s’arrête ! Nous profitons des premiers rayons de soleil au mouillage dans le cockpit. Tout est si paisible.
Entraînement de skipper 19/03/2021, vendredi
Jan Linssen, un autre membre du clan Linssen, se tient prêt à 10h. Nous partons immédiatement. Il est un peu fébrile et veut constamment intervenir à la barre. Mais il remarque bientôt que je ne suis pas un débutant. Nous avançons rapidement jusqu’à la première écluse (Sluis Linne) qui abaisse le niveau de l’ancienne Meuse. J’annonce notre Sóleyja par radio. Frissons. C’est une immense écluse, pour la navigation professionnelle. On nous donne le feu vert et nous pouvons entrer immédiatement. Nous nous plaçons sur le côté de la position de pilotage. Une sirène se met à hurler et les portes se ferment. En l’espace de cinq minutes, le bassin gigantesque s’abaisse d’environ cinq mètres et les portes de la vallée s’ouvrent. Nous avons réussi le premier passage d’écluse. Après une autre écluse (cela dure un peu plus longtemps cette fois jusqu’à ce que nous puissions entrer - il se peut que je n’aie pas bien appuyé sur le bouton de la radio et la centrale ne m’ait pas entendu. Jan essaie sur sa propre radio et ça fonctionne), nous quittons la Meuse à hauteur de Roermond pour nous engager dans le canal Linne-Buggenum. Devant nous et derrière nous, de lourdes péniches chargées de sable et de carburant. Elles sont si rapides que nous avons du mal à suivre. À la troisième écluse, peu avant Maasbracht, le passage devient étroit. L’éclusier nous attribue le « numéro 3 » et nous laissons donc passer le transporteur de sable devant nous.
Nous attendons que les deux bateaux aient attaché les amarres et nous positionnons de côté en décalage. Jan et le capitaine de la péniche de sable entament une conversation amicale. À la sortie, nous devons faire attention aux violents remous des barges et attendons qu’elles atteignent la porte d’écluse supérieure avant de repartir. J’accélère un peu trop, et un remous pousse la poupe contre le mur. Mais Jan s’interpose tout de suite pour corriger. J’ai l’impression d’être un débutant. Il me reste donc des choses à apprendre. Malgré mon erreur, Jan a l’air satisfait de moi et dit que c’est déjà une bonne chose que d’être aussi calme que moi.
Le Russe 20/03/2021, samedi
Nous poursuivons notre navigation sur le lac « Grote Hegge » qui précède Thorn, la belle ville blanche. Nous pouvons amarrer de côté en toute sécurité, devant la réserve naturelle. Je nous prépare des burgers. Nous devons jeter par-dessus bord un vin « vespa » de Landi qui est imbuvable. Dommage !
Une fois la nuit tombée, une petite barque passe lentement. Au bout d’un moment, je remarque qu’un grand gaillard est à bord et traficote son moteur, dans l’obscurité. Il se tient au débarcadère et à l’air indécis. Je m’habille et vais lui demander s’il a besoin d’aide. Il me répond en balbutiant dans un mélange de russe et d’anglais. « Iem living hirrr. Nice ivening. Soo peessful. No problem. I am ok, thank you. » Je repars un peu énervé. Nous éteignons les lumières et l’observons.
Il continue ses manipulations, fume et passe près de nous plusieurs fois en faisant des cercles. Nous commençons à avoir un peu peur. Il se rend sur la plage et erre au bord de l’eau. Nous l’apercevons de temps en temps, puis c’est le noir complet, nous entendons craquer les brindilles, rien d’autre. Pendant un long moment, il reste planté là. Vraiment bizarre. Le tracé de la frontière belgo-néerlandaise se trouve exactement sur la digue. Est-ce que ça a un rapport avec ça ? Je commence à me demander sérieusement si nous ne ferions pas mieux de repartir. Il farfouille sur son portable et monte soudainement dans sa barque, repart indécis en cercles et s’éloigne en direction de la sortie du lac. J’observe pendant encore un long moment à la jumelle le rougeoiement de son mégot qui devient de plus en plus petit. Après avoir fermé à clé, nous nous sentons suffisamment en sécurité malgré cet étrange incident. Nous sommes sur un trésor de 15 tonnes en acier de 6 mm d’épaisseur… et nous ne dormons quand même pas sur nos deux oreilles…
Port d’attache de 2021 21/03/2021, dimanche
Nous quittons le débarcadère de la réserve pour le débarcadère passant de Thorn où nous apercevons la barque de notre Russe. Elle a l’air assez abîmée et en désordre. Nous fermons bien le bateau à clé et partons explorer la réserve. C’est impressionnant de constater comme la nature reconquiert les gravières. Nous voyons beaucoup d’arbres rongés par des castors, mais ne trouvons aucune hutte. Même de très grands arbres ont été abattus vers le cours d’eau. Un peu plus loin, nous voyons les chevaux sauvages que nous avions aperçus depuis le bateau. Ils ne sont pas très farouches et continuent de brouter sans être distraits par notre présence. Un poulain s’aventure même tout près de nous et renifle mon appareil-photo, puis exécute des cabrioles endiablées. Il doit être lui-même surpris par sa témérité.
Nous nous enfonçons plus profondément dans la réserve et rencontrons des bœufs Galloway qui vivent en liberté, des oies aussi, et nous découvrons les traces d’autres animaux. Bien aérés au retour, nous nous préparons un café chaud et des galettes sucrées pour admirer la vue à travers les grandes fenêtres du Sóleyja. En soirée, nous nous rendons pour la première fois vers notre nouvel emplacement dans la marina Van der Laan Yachting, juste à côté du plus laid bateau du port, le « Fettes Ferkel » (« gros petit cochon »). Nous y reviendrons plus tard....
Inspection de garantie 23/03/2021, mardi
Après une journée paresseuse hier avec des petites balades à Maasbracht, c’est aujourd’hui le jour de l’inspection de garantie, comme prévu. Le bateau n’a aucun défaut important, seulement quelques toutes petites imperfections superficielles. Nous en profitons pour faire installer notre antenne LTE/WiFi dans la barre de flèche supérieure du mât et le routeur dans l’armoire électronique pour améliorer nos chances de réception à l’avenir. Nous avons aussi décidé de faire installer une pompe de nettoyage du pont pour pouvoir rincer l’ancre dès qu’elle remonte. Le franc-bord étant assez haut, il est difficile de travailler avec un seul seau d’eau. Ici, les dimensions sont toutes un peu au-dessus de celles du Luffe...
Au détour du premier bavardage au port, j’apprends de la bouche d’un vieux monsieur belge à la voix rauque et qui sent la bière qu’il y aurait eu un propriétaire de bateau qui avait un porcelet comme animal de compagnie. Il a à peine un an de plus que moi. Le porcelet serait mort depuis longtemps et son propriétaire deux semaines après lui. Le Russe serait plutôt un Polonais et aurait probablement pêché illégalement, croit-il savoir. J’ai quand même trouvé ça inquiétant.
En fin d’après-midi, nous retournons au chantier où Paul nous retrouve à 17 heures pour parcourir patiemment avec nous la « liste des défauts ». C’est plutôt une « liste des choses à faire » parce qu’il s’agit vraiment de petites imperfections presque négligeables. Nous transférons à nouveau notre lieu de couchage à l’hôtel Crasborn à Thorn où on nous accueille en clients fidèles avec une magnifique suite pour la nuit.
Apéro comme à Estavayer 27/03/2021, samedi
Le mercredi matin, nous transférons la voiture sur le parking de la marina Van der Laan Yachting et déballons nos vélos électriques. Les Pays-Bas sont certes plutôt plats, mais il y a toujours du vent. Et on a toujours l’impression de pédaler par vent contraire. Quoi qu’il en soit, nous sommes ravis de pouvoir longer l’ancienne Meuse avec l’assistance électrique. En un rien de temps et sans efforts, nous avons parcouru 20 km. C’est un plaisir que de rouler loin.
Je retourne au chantier pour me rendre compte de l’avancement des travaux. Le technicien est un peu mécontent parce qu’il n’est pas simple de faire passer les tuyaux pour la pompe de nettoyage du pont étant donné que nous avons fait installer un magnifique plancher de cale. Le plus gros des travaux (centrage du projecteur de recherche, installation du routeur WiFi/GSM et de l’antenne, LED défectueuses sous l’escalier, dalle de sol instable dans la cabine principale, petites rayures dans la peinture, etc.) est toutefois fini en toute fin d’après-midi, seuls la pompe de nettoyage du pont et le contrôle moteur ne sont pas encore terminés. Le soleil brille et nous nous installons sur un banc avec table dans le parc, juste au-dessus du Sóleyja. Nous profitons de l’instant. Paul passe nous voir et nous discutons brièvement des travaux. Il trouve qu’un apéro s’impose par ce beau temps et s’éclipse pour rapporter une bouteille de vin. Rennie arrive bientôt en agitant deux bouteilles et trois verres en l’air. Paul aurait prévenu Yvonne qui lui a alors répété. Quelques minutes après, nous sommes tous attablés et savourons un délicat Chardonnay et quelques chips de la cave du Sóleyja. Les bons mots fusent à l’arrivée de Fred Spadlo qui fait disparaître tout un bric-à-brac de chez lui dans le conteneur du chantier. Une soirée vraiment belle, comme à Estavayer. Lorsqu’il fait vraiment trop froid, nous prenons tous congé, Yvonne et Paul retournent au bureau. Tous travaillent dur, mais se prennent aussi le temps pour un apéro. Tout cela est cohérent.
Nous pouvons dormir sur le bateau, mais devons nous lever tôt. Pour passer le temps, nous faisons un peu de tourisme dans l’arrière-pays de Maasbracht et découvrons un fort espagnol remarquablement bien restauré à Stevensweert. À notre retour l’après-midi, les travaux sont terminés et nous repartons pour la marina Van der Laan Yachting.
Vendredi, nous partons enfin chercher notre aspirateur compact à Venlo après diverses tentatives infructueuses (problèmes de livraison en Suisse, marchandise livrée retournée par Van der Laan Yachting). Venlo a un hôtel de ville tout à fait charmant. Mais là aussi, l’animation des commerces et restaurants fait défaut malgré le beau temps, même s’il fait froid.
En dépit de la violence du vent, nous apprécions nos soirées passées à la grande table du cockpit protégé. Un sentiment entièrement nouveau.
Anniversaire à distance 29/03/2021, lundi
Le printemps arrive ! Aujourd’hui, la température devrait dépasser les 15 °C pour la première fois. Après avoir fait le ménage en profondeur à l’intérieur du bateau, nous sommes momentanément débarrassés de la poussière. Cela ne durera pas longtemps, j’ai du mal à croire combien de poussière peuvent générer deux personnes ! Nous réalisons une manœuvre parfaite au départ et nous jetons à nouveau l’ancre à Thorn, à l’appontement de la petite ville. On remarque bien qu’on approche de Pâques car plusieurs yachts à moteur font soudain leur apparition. Nous voyons même quelques cerfs-volants de kite et un surfeur solitaire sur le « Grote Hegge », le lac de Thorn. Nous profitons encore d’une petite balade dans la réserve naturelle, suivie d’un bain de soleil sous le toit décapoté de notre bateau, il n’y a pas un souffle de vent. Dans la soirée, nous félicitons brièvement Gregory pour son anniversaire par FaceTime. Il a été invité par sa fratrie à un repas d’anniversaire. C’est bien ! Nous nous préparons un bœuf stroganoff accompagné d’une purée de pommes de terre et admirons le coucher du soleil.
Excursion à vélo 30/03/2021, mardi
Une nouvelle journée de beau temps s’annonce et nous décidons d’entreprendre un tour à vélo. Nous roulons le long de la Meuse jusqu’à Maaseik en Belgique, tout sur piste cyclable, c’est super !
Après un peu d’inconfort au début parce que nous étions en Belgique, nous parvenons à oublier cela et profitons pleinement de notre excursion. À Maaseik, où nous avons passé la nuit en octobre 2019, nous mangeons un sandwich fraîchement préparé et prenons le chemin du retour. Les vélos sont parfaits pour nous et nous sommes très satisfaits de nos compagnons de route.
De retour sur le bateau, Martin a une conférence téléphonique et peut se connecter à bord. Plus tard, il remplit le réservoir d’eau. Notre voisin de quai toque à la fenêtre pour nous signaler que nous prélevons de l’eau de la Meuse. Il faut utiliser le tuyau bleu, pas le jaune. Mince. Nous devons immédiatement vider le réservoir, le remplir à nouveau et stériliser à l’hypochlorite de sodium. Martin n’avait pas vu l’autocollant et s’en veut d’avoir rempli le réservoir d’eau potable avec de l’eau souillée de la Meuse.
Premier entretien 01/04/2021, jeudi
Mercredi, nous nous rendons au chantier Linssen à Maasbracht. Une vidange de la boîte de vitesses est prévue demain.
Les fauteuils confort commandés sont déjà arrivés et nous passons les prendre à la boutique Schuller - ils arrivent au moment idéal, à temps pour la prochaine croisière pascale - c’est ce que nous nous disons. Un technicien Volvo monte à bord un peu plus tard et entreprend la vidange en roulant des yeux. « Ils veulent tous quelque chose juste avant Pâques », dit-il. Martin lui sert un café et tout s’arrange. Il se rappellera du prénom de Martin lorsque nous le reverrons un peu plus tard à Wessem, peu avant la croisière pascale. Cela ne peut pas faire de mal.